Ci-après, quelques notes et les sources des chiffres que je cite.
1- Le problème : taux de mortalité et dangerosité du Coronavirus
Coronavirus aka Covid-19 fleurit dans nos cellules et sur nos écrans, mais quels sont les risques réels pour l’humanité ? Je propose ici quelques éléments de réponse. Ce petit tour d’horizon évite avec soin l’idéologie de la peur, ce pour des raisons tant morales qui pratiques.
Comme chacun le sait, “être en bonne santé“ est devenu moins un souhait poli qu’une injonction féroce. Concernant Coronavirus, il faut donc se laver les mains, ne pas tousser sur les autres et… se mettre en quarantaine en cas d’infection. Au stade actuel, l’OMS rêve encore de contenir l’épidémie, comme ce fut le cas pour SARS en 2003, par exemple. Un virus est une particule porteuse d’un code génétique qui nécessite un hôte pour se propager. Il ne peut pas, par lui-même, se reproduire. Donc si nous parvenons à le “déconnecter”, le virus s’efface et retombe dans l’oubli. Cette opération est simplifiée lorsque l’hôte présente des symptômes graves. Avec 10% de mortalité, la dangerosité de SARS avait facilité son éviction : les victimes à isoler étaient repérables grâce à leur fièvre doublée de détresse pulmonaire.
Concernant Coronavirus, c’est une autre paire de manches puisque beaucoup de patients ne présentent pas ou peu de symptômes. Ici, on peut par conséquent voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Le point de vue apocalyptique consiste à dire que le traçage de contacts est très difficile et que les foyers tendront à devenir endémiques, c’est à dire permanents et impossibles à contenir ou circonscrire. L’optimiste béat choisira quant à lui de relever que 98% des personnes infectées s’en sortent vivantes.
Ce chiffre est même très probablement beaucoup plus élevé. Si je devais parier, je dirais 99,4% soit 0,6% de mortalité maximum, ce qui se rapproche des statistiques de la grippe saisonnière, pour laquelle la santé publique en France donne une fourchette de 0,2 à 0,5%.
Pour situer, la version espagnole de la grippe qui a tué 50 à 100 millions de personnes au début du 20ème siècle affiche un taux à 2%. Et cela, rappelons-le, dans un monde pré-moderne et mal en point : l’Europe sortait de la Grande Guerre et les pays les plus meurtris avaient des conditions sanitaires peu concevables aujourd’hui. Selon une étude publiée dans The Lancet le taux de mortalité variait d’un facteur 30 d’un pays à l’autre. L’Inde avait par exemple perdu 6% de sa population contre 0,6% aux États-Unis… Le contexte compte beaucoup et les souches H1N1 qui ressurgissent régulièrement se révèlent toujours bien moins meurtrières qu’en 1918…
Certes, Coronavirus fait partie d’une autre classe jusqu’ici inédite. J’ai néanmoins quelques éléments concrets qui me permettent de parier sur ce 0,6%. Déjà, le Diamond Princess : ce paquebot représente un échantillon intéressant. Sa mise en quarantaine fut une décision assez terrible puisqu’on a maintenu 3711 voyageurs confinés dans de l’air brassé d’une cabine à l’autre… Mais le résultat de ce désastre permet d’avoir des évaluations moins vagues que celles des Chinois : 6 morts pour 705 personnes infectées, cela nous porte à 0,85% de létalité. Un taux qui peut probablement être vu comme élevé car ce type de croisière est fréquenté par beaucoup de personnes âgées. Parmi les six victimes, la plus jeune semble avoir 78 ans (même si pour l’une d’elles, on ne dispose d’aucune information concernant l’âge). Pour continuer à se rassurer, on peut aussi se tourner vers la Corée du Sud qui a testé 140,000 personnes et annonce un taux de létalité à 0,6%, quasi six fois moins que le chiffre de l’OMS. Et même dans ce cas, on peut se demander si le taux n’est pas encore plus bas car on peut imaginer que les enfants sont sous-représentés dans la mesure où ces derniers (i) ne présentent quasi jamais aucun symptômes et (ii) sont proportionnellement moins nombreux dans la pyramides des âges de ce pays : les 0–14 ans y représentent 13,3% de la population, contre 18,5% en France ou 33,3% en Égypte, par exemple.
En résumé, cette épidémie ressemble beaucoup plus à la grippe saisonnière qu’à un virus apocalyptique. Son impact potentiel ne doit néanmoins pas être minimisé car il vient s’ajouter au reste. Faisons un rapide calcul pour illustrer : la grippe touche 2 à 6 millions de Français par an selon la Santé Publique. Selon le directeur de l’OMS, Coronavirus semble être moins transmissible. Retenons donc la fourchette basse et imaginons que 2 millions de personnes contractent le nouveau virus : avec 0,6% cela donne 12,000 morts ! Mais ce n’est pas le plus grave car on peut estimer que 3 à 4% des malades auraient alors besoin de soins critiques, soit 60,000 à 80,000 personnes. Pour donner un ordre d’idée, en France, on dispose de 5026 lits autorisés pour les soins en réanimation. Même si les patients atteints de Coronavirus s’étaleraient dans le temps, on devine aisément l’engorgement que cela pourrait provoquer. Cela sans parler des risques de contaminations au sein des hôpitaux et des divers effets secondaires : désorganisation des équipes, fatigue du personnel soignant, ruptures de stock, etc.
En adoptant cette perspective, je comprends mieux l’alarmisme des autorités. Néanmoins, je le trouve diaboliquement contre-productif car les problèmes redoutés seront décuplés par les paniques des foules. Celles-ci vont non seulement engorger les urgences pour des symptômes bénins (comme d’hab ?) ; mais elles risquent aussi de créer des pénuries de matériel médical et de médicaments. Ce nuisible effet panique se manifeste déjà à toutes les échelles. Sur le plan national, l’Inde, principal producteur de médicaments génériques, limite ses exportations en la matière. Or leurs antibiotiques nous sont vitaux lorsqu’une bactérie débarque dans un patient fragile et atteint de Coronavirus. En Europe, c’est l’Allemagne qui veut garder ses équipements de protections sur son territoire. Idem pour la Corée du Sud (légitime !), la Thaïlande, la Russie… Cette liste ne fera que s’allonger. Sur le plan individuel, j’ai vu beaucoup de personnes dans la force de l’âge en pleine panique de consommation paranoïaque. Vous pouvez estimer l’ampleur du phénomène en constatant les pénuries de gel hydroalcoolique en pharmacie ou le prix des masques sur Amazon.com

Pourtant, toujours en se basant sur les chiffres sud-coréens qui sont les plus fiables et représentatifs, on a 0% de mortalité pour les moins de 30 ans, 0,1% pour les 30–50 ans, et 0,4% pour les 50–59 ans. Ce sont les personnes âgées qui ramassent, à cause des diverses pathologies qu’elles subissent déjà : 1,1% pour les 60–69 ans, 4,5% pour les 70–79 ans et 5,6% pour les plus de 80 ans. Et au moment où le pays comptait 22 victimes, signalons que 4 d’entre elles étaient décédées sur leur lieu de mise en quarantaine et non dans l’environnement de soins critiques qui aurait été nécessaire… La mortalité dépend étroitement du contexte, c’est vraiment un point à retenir.
Répétons-le : ces chiffres coréens sont les plus fiables car en Italie par exemple, le nombre de tests effectué est 5 à 6 fois inférieur pour une population 20% plus élevée (60 millions contre 50 millions en Corée du Sud). En conséquence, les cas bénins ne sont pas comptabilisés.
On pourrait bien sûr imaginer que ce virus à ARN, qui appartient donc à une classe présentant des taux de mutation élevés, se soit modifié et présente une version douce en Corée et une plus dure en Iran, par exemple. À vrai dire, deux versions de Coronavirus seraient déjà en circulation. Mais l’on peut à mon avis tempérer cette crainte en signalant trois points : (i) le virus “veut” garder son hôte en vie, sinon il disparaît en tuant son support, (ii) s’il est sévère, on le contient alors plus facilement, cf. SARS et (iii) notre système immunitaire est lui-même un puissant système dynamique qui ne cesse de s’adapter en trouvant les bonnes réponses, via des anticorps adéquats ; ce que semblent faire 100% des enfants, jusque maintenant.
Notons au passage que tous les tests actuels cherchent la présence du virus et loupent donc tous les individus qui ont guéri. Cela ne sera corrigé que lorsque des détections d’anticorps seront disponibles (quelques pays ont annoncé avoir cela dans leurs cartons). Nous aurons alors une vision beaucoup plus précise du phénomène qui fera probablement à nouveau baisser les taux de mortalité, puisque le nombre de cas identifiés sera élargi avec… des individus en bonne santé.
Pour toutes ces raisons, je ne crois pas que la vue catastrophiste soit raisonnable, utile ou même productive d’une quelconque manière. Les 50 millions de français de moins de 60 ans devraient laisser le matériel à ceux qui en ont besoin, c’est à dire aux personnes en relation avec des personnes âgées. Si j’étais président, je matraquerais ces 50 millions de citoyens avec le message suivant : “vous ne risquez rien mais plus que jamais, lavez-vous bien les mains et n’envahissez pas les hôpitaux et les médecins pour rien.”
2- Coronavirus : les solutions possibles ?
Le plasma thérapeutique de convalescent pour soigner le Coronavirus / Covid-19
Quand le corps est attaqué par un virus, il se défend avec des anticorps. Si le patient guérit, une mémoire immunitaire protège de nouvelles infections, au moins pour un temps. Le sang d’une personne en convalescence est donc très riche en anticorps : on peut en prélever le plasma pour soigner d’autres malades.
Dans le cas du Covid-19, il semble qu’on dispose d’un immense réservoir potentiel de plasma thérapeutique puisque la plupart des malades guérissent et sont des jeunes ou des adultes en plein force de l’âge. La difficulté d’un tel traitement est surtout logistique : prélever le plasma des bons individus, le traiter et l’administrer au bon moment. En effet, il ne faut pas attendre et donner cette aide avant que les symptômes ne soient trop graves et entraînent des dysfonctionnement en cascade. Une personne âgée ou présentant des pathologies graves devrait donc d’office être traité avec du plasma de convalescent.
Il pourrait y avoir une phase de test avec mise en place d’une possible opération de grande ampleur, si les premiers résultats se révèlent concluants. Une note à ce sujet a été publiée par The Lancet. Voici leur conclusion :
Les preuves montrent que le plasma de convalescent provenant de patients ayant guéri d’infections virales peut être utilisé comme un traitement sans qu’il se produise d’effets indésirables graves. En conséquence, il pourrait être digne d’intérêt de tester la sûreté et l’efficacité de la transfusion de plasma de convalescent pour les patients infectés de SARS-CoV-2 (= la maladie causée par Covid-19 / Coronavirus ndlr).
https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30141-9/fulltext
Selon Reuters :
A top emergency expert at the World Health Organization (WHO) said later that using convalescent plasma was a “very valid” approach to test
https://www.reuters.com/article/us-china-health-hospital/chinese-doctors-using-plasma-therapy-on-coronavirus-who-says-very-valid-approach-idUSKBN20B1M6
Sur International Business Times, on rappelle que :
(…) pendant l’épidémie de grippe espagnole, les médecins ont utilisé des produits sanguins obtenus sur les survivants, ce qui a mené à baisser la mortalité de 50%.
https://www.ibtimes.sg/johns-hopkins-university-says-blood-plasma-cured-covid-19-patients-may-treat-new-coronavirus-41002
Études et autres sources concernant le plasma de convalescent :
- The convalescent sera option for containing COVID-19 par The Journal of Clinical Investigation (March 13, 2020)
- Report of the WHO-China Joint Mission on Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) : les Chinois utilisent cette technique
- Des études commencent à sortir en Chine, cf. cet article sur Caixin avec une traduction par un redditeur (dont je ne suis pas garant mais c’est très intéressant)
- Selon NBC News, l’idée semble germer aux USA…
Concernant la chloroquine
Comme je dis dans la vidéo, il est toujours intéressant de regarder de que font ceux qui s’en sortent bien. La Corée du Sud, par exemple, prescrit de la chloroquine à ses patients atteints de Coronavirus. C’est aussi le cas en Chine, en Arabie Saoudite et en Iran. Sources détaillés sur cette page de l’institut de recherche Méditerranée Infection.
Autre sources
- Article du New York Times avec interview du mathématicien situant le taux de mortalité du Coronavirus entre 0,5 et 2%
- Hors Hubei, le taux de mortalité du Coronavirus en Chine est de 0,4% selon NPR
- Nombre de tests par habitant pour huit pays sur Business Insider
- Nonpharmaceutical Interventions Implemented by US Cities During the 1918-1919 Influenza Pandemic (étude sur l’impact des fermetures d’école pendant la grippe espagnole)